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Les Heroines

Quelques femmes se sont distinguées auprès des héros et guerriers indigènes. Leurs noms restent gravés dans l’histoire. Elles ont contribué à leur manière à la victoire soit en combattant ou en aidant à divers niveaux.

CLAIRE HEUREUSE FELICITE BONHEUR

Durant le siège de Jacmel, Claire Heureuse, ne s’accorda pas un moment de détente et de repos. Elle faisait son devoir d’infirmière en souriant, malgré la tragique horreur des hécatombes de la lutte. Quelques jours avant les batailles de la Crête-à-Pierrot, elle alla au salon accueillir son mari, accompagné de Bazelais, Laurette, Lamartinière, Lafortune. On entendit un violent éternuement. Dessalines s’écria : y aurait-il un blanc caché ici? On regarda sous le lit et l’on vit deux jeunes hommes tremblant de frayeur. Madame Dessalines se précipita et dit « Grâce! Grâce, Dessalines! C’est un médecin, sauvez-le car il peut vous être utile ». Il leur pardonna. Ce jeune homme, c’était Descourtilz. Sans l’intervention de Claire Heureuse, la première infirmière de guerre haïtienne, qui intercédait toujours pour les plus faibles, nous n’aurions pas le « Guide du Médecin de Saint-Domingue ou Flore des Antilles » en 8 volumes.

VICTORIA MONTOU SURNOMMEE TOYA

A Delugé, à la tête d’environ cinquante esclaves, se trouvait Toya, ayant à la main une faulx, sur une épaule une houe et un couteau à indigotier suspendu à la ceinture de son caraco… Dans les jardins, sous son commandement, une partie était envoyée au déboisement, une autre au labourage, d’autres à récolter et mettre dans de grands paniers des céréales… Ses commandements étaient identiques à ceux d’un général. …Et la besogne était vite faite, avec discipline. …La révolte s’étendait rapidement. J-B Mirambeau dit : « j’ai revu cette femme à la tête de quelques hommes, dans le même accoutrement… armée de la même façon, jetant des cris de guerre… Ce petit quantum de révoltés sous la direction de Toya a été vite cerné et fait prisonnier. Toya se sauva, poursuivie par deux militaires. Un corps à corps eut lieu. Elle seule était armée. Les hommes étaient porteurs de piques faites en bois de pin. Elle en sortit victorieuse». Peu de temps après l’établissement de l’empire de Dessalines, Toya tomba malade et succomba. Et Dessalines dit : « Ma tante, ma compagne de nos jours de souffrance durant très longtemps, est morte ». L’inhumation eut lieu au cimetière de la ville, le 13 juin 1805.

MARIE JEANNE

Pendant que Lamartinière, la mèche à la main, faisait éclater les canons sur les batailleurs ennemis, son inséparable compagne exhortait les soldats à s’ensevelir sous les ruines du fort plutôt que de se soumettre. Sa voix courageuse et forte réveillait les énergies et chaque homme devenait un héros. On l’a vue affronter la mort sur les remparts, une hâche à la main enfonçant les poitrines et faisant voler les têtes comme des épis. Une ceinture d’acier garnie de balles enveloppait son corps. A cette ceinture étaient attachés un sabre et une dague. Tout cela servait tour à tour, selon le danger, selon l’opportunité, pour abattre l’ennemi et briser sa force. Voilà donc Marie Jeanne, l’héroïque guerrière de la Crête-à-Pierrot, redoutable et sanglante sur le champ de bataille avec, au fond du cœur, la devise : Liberté ou la Mort!

MADAME MAUREPAS

Maurepas gagnera successivement quatre victoires … et deviendra le plus constant et le plus énergique officier du Nord-Ouest. Mais après les jours de gloire, c’est la défaite et la soumission au général Debelle, le 26 février 1802. Aussi, peu de jours après, Rochambeau donnait l’ordre de massacrer les indigènes qui résistaient encore. On sacrifia tous ceux qui refusaient de se soumettre et les femmes furent dépouillées avec rage. On fit alors monter Maurepas et sa famille sur un navire de guerre et l’on gagna le canal de la Tortue. Là, on poignarda plusieurs indigènes, ensuite leurs cadavres furent jetés à la mer. Maurepas fut brutalement saisi, …ligoté et attaché au mât du bâtiment. Sa femme l’exhorta à mourir en héros. Alors, des matelots armés s’emparèrent de Madame Maurepas et de ses enfants qui furent pendus aux grandes vogues. Le Chef noir regarda alors avec épouvante le pauvre corps mutilé de sa femme et de ses pauvres enfants martyrs, flagellés jusqu’ils eussent rendu l’âme; ensuite le fond de l’Océan leur servit de tombeau…

HENRIETTE SAINT-MARC

Louis E. Elie nous dit que Henriette Saint-Marc apporta sur la formidable enclume révolutionnaire où se forgeait la liberté : de la poudre, des balles, de la mitraille. A un moment où Saint-Domingue périssait, étouffé dans l’étau sanglant qu’avait créé Rochambeau par haine de l’esclave.., cette femme rassemblait les énergies et forgeait l’arme libératrice qui devait sauver le pays. Mais, un soir de décembre 1802, dans les champs à peine voilés du morne de Desprez…, on entendit la voix d’un officier français rendant hommage à la beauté d’Henriette. La belle et pauvre femme répondit avec une affection feinte. Ce n’était malheureusement pas hélas! à un amoureux qu’elle parlait mais plutôt à un agent secret de la maréchaussée. Elle fut alors conduite à l’ancienne caserne du régiment d’Artois. Là, on l’interrogea. Le lendemain, escortée par deux pelotons de gardes et précédée d’un cercueil de sapin blanc, elle allait au supplice, pleine de courage et de résignation. L’église sonnait le glas … qui appelait au ciel une femme admirable qui donnait témérairement sa vie pour libérer plus de 400.000 hommes enchaînés par Rochambeau.

SANNITE BELAIR

Sanite Belair engagea la lutte contre Leclerc qui trônait à la place où Toussaint Louverture, son oncle par alliance, avait été installé Sa maison devint le quartier général de l’opposition et son mari, Charles, s’entendait avec elle merveilleusement. Le 5 octobre 1802, Sannite et son mari étaient devant le peleton d’exécution, au Cap. Au moment d’apprêter les armes, on entendit la voix de Sanite exhortant son mari à mourir en brave. Après que Charles Belair, atteint de plusieurs balles, se fut écroulé sur le sol, les bourreaux s’approchèrent de sa femme pour lui bander les yeux et courber son front sur le billot. L’héroïne refusa. Elle repoussa du pied l’enclume de fer sur laquelle ou voulait lui trancher la tête. « Je suis soldat, s’écria-t-elle et condamnée à la peine capitale. C’est de la mort des braves que je veux mourir ». Un officier français ordonna alors au peloton d’obéir à la suprême volonté de la victime.

MADAME PAGEOT

« Pendant le repas, une femme de couleur : Madame Pageot, servante de l’abbé Videau, se montra à la porte du salon et se tenant vis-à-vis de Dessalines, lui fit comprendre par un geste de la main qu’il allait être livré et garroté. Dessalines se leva brusquement et dit : « les brigands vont nous assaillir » et il sortit avec précipitation, s’élançant sur son cheval et faisant tirer le canon d’alarme. Le curé se sauva à toute allure, s’engagea sur des chemins inconnus et, tout couvert de poussière, arriva au bourg des Verrettes, plein d’épouvante et de terreur. Dès lors, c’était pour Dessalines, la marche victorieuse vers l’Indépendance et pour Madame Pageau l’immortalité et la gloire.

LOUISE RATEAU

Elle offrait clandestinement sa maison de Port-au-Prince à tous ceux qui voulaient conjurer contre le despotisme de Rochambeau et qui servaient liaison entre les chefs de l’insurrection.

LAURENCE MC INTOSH

Laurence Mac Intosh dissimulait sous des abris sûrs ceux que l’on voulait immoler impitoyablement pendant les périodes de réaction.

MADAME HENRI CHRISTOPHE

Marie-Louise Croix David, née le 8 mai 1778, épousa Henri Christophe le 15 juillet 1793 et mourut à Pise en 1850 à l’âge de 72 ans. Elle eut quatre enfants. Elle encourageait son mari à faire le bien. On dit que tout son argent servait à secourir les malheureux. Elle perdit successivement son mari et ses quatre enfants, son trône et les économies de son mari, privée soudain de l’affection de ses sujets, mais elle resta debout dans la tempête, partit pour l’étranger, essaya de récupérer son succès sa fortune, trouva asile dans un couvent ou elle se réfugia enfin.

Combien des combattantes précédentes sont des femmes ou parentes de combattants ? Qu’est-ce que vous concluez à ce sujet ?

Faites une liste des rôles spécifiques joués par les femmes pendant la guerre.

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