Ces passages renseignent sur plusieurs activités artistiques à Saint-Domingue et en Haiti autrefois.
L’ART AU TEMPS DE LA COLONIE
La vie coloniale offre un bilan qui est loin d’être pauvre. La peinture, la musique, le chant, la diction, la danse, le théâtre se partageaient les faveurs. Tous ces agréments ont connu à St-Domingue une vogue généralisée à toutes les classes et à laquelle furent largement associés parmi les esclaves les nombreux bataillons des nègres domestiques… La musique d’ailleurs emplit St-Domingue. Il aurait bien du mal, celui qui tenterait de grouper … une liste complète des maîtres de musique ou des marchands et accordeurs d’instruments établis à St Domingue, et qui nous paraissent y avoir prospéré. La mode était au violon. Mais la guitare, la mandoline, le cor, la cithare, la flute, la vielle, le quinton, la basse, le violoncelle comptent de fidèles admirateurs. … Les esclaves – on se flatte de l’avoir montré -bénéficièrent largement de l’éducation musicale allant jusqu’à compter des artistes admis dans l’Orchestre de la Comédie du Cap et sur les principales scènes. …Une infinité de maîtres de musique ou de marchands en prolifèrent, formant dans l’activité des grandes villes une branche spéciale ou chacun gagnait bien sa vie
Il est peu de ventes publiques ou ne figurent des toiles de prix. Les annonces … fourmillent d’offres de tableaux, portraits, paysages. D’ailleurs, n’est-ce-pas pour répondre au gout du public, pour la peinture et l’introduction de cet art d’agrément … que l’on voit s’établir au Cap, à Port-au-Prince, à St-Marc et dans d’autre villes de la Colonie, des peintres, portraitistes, paysagistes ou professeurs de dessin et de peinture travaillant en privé ou attachés aux principales maisons d’enseignement, chez Alquié ou chez Dorfeuil par exemple. Le bon goût et cette recherche des joies artistiques se manifestent encore dans la peinture par la décoration des Théâtres et des Eglises. Cinq artistes arrivèrent de France à la fin du mois d’août 1766 pour travailler à la sculpture de l’Eglise du Cap tant aux figures qu’aux ornements. (Jean Source : Fouchard. Plaisirs de St-Domingue. Ed Deschamps, Port-au-Prince, 1988, p 45-46).
L’ART SOUS HENRI CHRISTOPHE
Bien des arts sont pratiqués à la cour de Christophe et les artistes sont très connus:
Orchestre philarmonique de Christophe: Jn Baptiste Lapommerie, chef; Jn-Baptiste Tassy, violon; Jn Célestin, Jean Louis, Rosiers: clarinettes; Sans-Soucy, Jean Deloup : flutes; Pierre-Louis, Jn Baptiste Louisiane: Cors; Pierre Piraquemond: bassoon; Antoine Dureau: trompette; Francois Pierre-Louis: timbale. Peintres sous Christophe: Revinchal, Frederic Toucas, Baptiste, Manuel,Beaumy Chatel, Bazile, Charles. Professeurs de dessin et peinture à Sans-Souci: M. Evens qui peignit Christophe à cheval sur sa monture de prédilection qu’on appelait Bois-Rouge. Théâtre sous Christophe: Le Chevalier Cincinnatus Leconte, surintendant ou administrateur des Théâtres du Roi; Le Chevalier Célestin Pétigny, inspecteur de salles et costumes; Un dessinateur-décorateur : M. Frederick Toucas; Un concierge: M. Jean Pierre-Richard.
Quels sont les genres et instruments identiques aux deux périodes. Faites-en un tableau comparatif.