L’intérieur est ce qu’il y a de plus primitif. Pour tout plancher, la terre battue. Il n’y a point de cheminées, mais presque toujours du feu, les nuits étant fraîches. “C’est donc au milieu de la case que sont assemblés quelques tisons, sans conduit pour la fumée, et autour de l’âtre de cette case rembrunie que se réunit toute la famille. Un groupe de nègres de tout âge et des deux sexes, fuyant le soir les maringouins qui investissent leur retraite et qui se décèlent par leurs bourdonnements, sont là nus et accroupis, les uns conversant, les plus vieux parlant langage guinéen, ceux-ci fredonnant quelque air de calenda, tandis que les plus jeunes se vautrent sur le ventre, entretiennent dans le feu des bouses de vache sèches. La mère veut-elle distribuer les bananes ou patates boucanées, on allume le bois-pin ou bois-chandelle dont la clarté absorbe celle du foyer toujours ardent. Souvent le père, en contemplant le cercle de ses enfants, se décide à piler le mais, ou bien le petit mil pour la moussa, à tresser le jonc ou à faire des paniers ou parfois des chapeaux de paille, ou bien encore des filets pour vendre ces ouvrages au marché de la ville voisine.
En ces intérieurs, le mobilier est toujours, comme on s’en doute, extrêmement sommaire. Les lits manquent souvent, ou bien ne sont représentés que par des tas de pailles de maïs, ou par quelques peaux de bœufs sur lesquels couchant pêle-mêle, père, mère et enfants. Quelquefois pourtant ils sont formés de planches posées sur des traverses soutenues par de petites fourches, ces planches étant couvertes d’une natte faite de côtes de balisier ou de latanier, avec un billot de bois pour chevet. Ce n’est que lorsque les maîtres sont un peu raisonnables qu’ils donnent quelque méchante couverture, un ou deux bancs, un tonneau défoncé pour renfermer les patates. Quelques calebasses et cuillers de bois complètent ces rudimentaires ameublements.
Cette dernière partie du mobilier – les ustensiles de ménage – est suffisante, eu égard à la nourriture vraiment dérisoire des habitants de ces cases.
QUESTIONS
De quoi était fait le lit des esclaves ? Sinon, sur quoi se couchaient-ils ?
Qu’avaient-ils comme ustensiles ?
En quoi consistait leur nourriture ?