Un peu 1789, d’autres libres de Saint-Domingue décident de combattre pour leurs droits en tant qu’individus égaux devant la loi. Certains d’entre eux vivaient à Saint-Domingue et non en France.
Fils d’un ancien aventurier, engagé et devant travailler gratuitement pour des colons pendant un certain temps, Julien Raimond est né à Bainet en 1744.En 1771, la loi coloniale officialise la différence entre Blancs et Noirs en disant que les libres de couleur sont des étrangers sans droits politiques, Raimond décide de combattre cette décision. Dès 1783, il devient le chef de file des hommes de couleur à St-Domingue. Il remet, en 1784, au gouverneur général un rapport contre le préjugé de couleur, en faveur de l’égalité des droits avec les Blancs. La même année, il rencontre, en France, le ministre de la marine et des colonies et lui donne son rapport où il étudie les moyens d’œuvrer à l’égalité civique des Libres de couleur et des Blancs. Le gouverneur de St-Domingue maintient alors sa ligne politique en faveur des colons. Les colons renforcés, Raimond reste en France.
En octobre 1789, il rejoint la Société des Colons Américains créée par Ogé à Paris. Il se lie d’amitié avec l’Abbé Grégoire, informe le Club des Jacobins des brutalités menées par les partisans de l’esclavage et rallie à sa cause les Amis des Noirs. Il présente à la Constituante Observations sur l’origine et le progrès du préjugé des colons blancs contre les hommes de couleur.
L’Assemblée reconnait l’égalité en droit aux Libres de couleur, de père et de mère libres. Annulée quatre mois plus tard, Raimond s’y oppose et paraît comme le porte-parole des Libres de couleur. Les commissaires Polvérel et Sonthonax en route pour St-Domingue le consultent en 1792. Il les réfère à des amis luttant pour le rapprochement de tous les noirs et les mulâtres, libres et esclaves. En 1793, avec la Société des citoyens de couleur, il rédige un décret suggérant l’abolition de l’esclavage. Il est emprisonné. Sa comparution devant le tribunal est reportée. Une première abolition de l’esclavage est obtenue au Cap le 29 août 1793. En février 1794, grâce aux pressions de délégués de St-Domingue, l’esclavage est aboli par la Convention dans toutes les colonies. Des hommes de couleur et antiesclavagistes blancs se mobilisent alors pour faire libérer Raimond. Le 13 mai 1795, la Convention nationale annonce « qu’il n’y a pas lieu à inculpation contre Julien Raimond« . En mai 1796, Raimond retourne à St-Domingue comme commissaire du gouvernement révolutionnaire français. En juin 1800,il collabore avec Toussaint Louverture à la rédaction de la Constitution de 1801. Il meurt peu après.
Où militait d’abord Raimond ? Quand ? Quand se rend-il en France ? Qui voit-il ? Qu’est ce qui lui arrive quand il va en France ? Qui rencontre-t-il ? De tous ces gens, lesquels prennent sa défense ? Quand retourne-t-il à Saint-Domingue et quel rôle important y joue-t-il ?