Ouvert tous les jours | 9.30 am–5.30 pm
Back to all Post

Jn Baptiste Belley et Martial Besse

Certains noirs et mulâtres libres sont bien connus en France durant la période précédant la guerre de l’indépendance haïtienne. Ils y sont soit pour réclamer l’égalité et la liberté de leurs frères ou parce qu’emprisonnés pour leur participation à des mouvements de révolte. Les informations au sujet de deux personnages ci-dessous nous donnent un exemple de tels individus et de leurs prises de position.

Jean-Baptiste MARS BELLEY est un ancien esclave, affranchi vers 1758 et qui fut nommé à la tête des troupes coloniales de lignes, en 1793.Le 23 et le 24 septembre de cette année, l’assemblée électorale du Cap délégua en France cinq représentants à la Convention en France : Mills, Buissière, Laforest, des hommes de couleurs, Dufay, un natif de Paris, Garnot, un blanc et Mars Belley, citoyen noir d’une grande moralité. Ils devaient obtenir la confirmation de la liberté générale des esclaves proclamée par les commissaires civils après la cérémonie du Bois Caïman. Belley siégea aussi comme député au Conseil des Cinq Cents, en 1795 après avoir revendiqué, en 1794, son égalité et sa citoyenneté française devant le Conseil général de la commune. Il retraça son histoire dans le contexte colonial et en liaison aux des idées révolutionnaires d’alors. Il s’écria : « Je fus esclave dans mon enfance. Il y a trente-six ans que je suis devenu libre par mon industrie; je me suis acheté moi-même. Depuis, dans le cours de ma vie, je me suis senti digne d’être Français. Je n’ai qu’un mot à vous dire : c’est que c’est le pavillon tricolore qui nous a appelés à la liberté ; c’est sous ses auspices que nous avons recouvré cette liberté, notre patriotisme et le trésor de notre prospérité ; et tant qu’il me restera dans nos veines une goutte de sang, je vous jure, au nom de mes frères, que ce pavillon flottera toujours sur nos rivages et dans nos montagnes.» Le premier tableau d’un noir peint en France montre Belley et est une œuvre célèbre.

 

Métis, né au Terrier-Rouge, près du Fort-Dauphin, dans la partie Nord de Saint-Domingue, en 1759, Martial Besse mourut dans la colonie ou sur ses propriétés de Melun, en France. Il occupa la fonction de fusiller dans le régiment Royal-Auvergne, en France, en 1779. Il fut congédié et revint à Saint-Domingue en 1783. Il entra alors dans la milice. Sonthonax le nomma lieutenant-colonel, en 1793, puis chef de brigade l’année d’après en lui confiant le commandement en second de l’Ouest où il remplaça Monbrun. De retour en France, il débarqua à Rochefort en août 1794 et y fut promu général de brigade en avril 1795. Il retourna ensuite à Saint-Domingue, aux côtés du général agent d’Hédouville. En 1799, l’agent français Roume le plaça à la tête d’une expédition devant soulever les Noirs de la Jamaïque et ainsi nuire à l’Angleterre. En faisait également partie le général métis Antoine Chanlatte et l’adjudant général Devaux. Toussaint Louverture, alors pro-anglais dénonça ce projet au gouverneur de la Jamaïque. La tentative de soulèvement avorta et Toussaint fit condamner Besse à 15 ans de fers et l’expulsa en France. Besse revint à Saint-Domingue en 1802, aux côtés de Leclerc qui le renvoya dans la métropole ie à la fin du mois de la même année. Il lui reprochait d’avoir des contacts avec des insurgés. Besse reviendra en Haïti pour venir aider Christophe dans sa guerre contre le président Pétion.


En quoi Belley et Besse se ressemblent et diffèrent? La liberté et l’égalité des libres et esclaves de Saint-Domingue étaient-elles revendiquées et à Saint-Domingue et en France? Expliquez.

Copyright © 2021 Musee Ogier Fombrun. Tous droits réservés. Website Design par GregnKemy