Personnage très connu mais dont les traits de tempérament sont souvent partiellement présentés, Dessalines est un personnage droit et peu complaisant. Il reste durant toute sa carrière et vie sur la même ligne et défend les mêmes idées, ne s’alliant jamais à d’autres pour des raisons de convenance et d’avantages temporaires. Pour ces raisons, il est adoré par certains et haï par d’autres.
Né dans la Nord, le 20 septembre 1758, il est élevé sous le regard de sa tante, la future guerrière Victoria Montou, préalablement également esclave comme lui, sur l’habitation du colon Henri Duclos, propriétaire d’une caféière. Affectionné par un noir libre devenu concierge au palais de l’agence du Cap, celui-ci lui donne son nom et lui apprend le métier de charpentier. Rebelle, fougueux, Dessalines est déjà un lutteur dès son jeune âge, dit-on. Ainsi donc, on le trouve aux côtés de Boukman, Jean-François et Biassou en 1791, lors des soulèvements de 1791 après la réunion du Bois Caïman.
Quand la France reconquiert la partie de l’Est, Dessalines combat près de Toussaint Louverture avec qui il entretient des relations dès 1792. Celui-ci l’intègre dans les troupes coloniales françaises en 1794. Il est d’abord chef de bataillon à Grand Boucan dans le Nord, puis devient grenadier en 1795 après une lutte livrée contre les Anglais à Mirebalais.
En 1800, Toussaint en tant que général en chef de Saint-Domingue nomme Dessalines général de division après une bataille menée brillamment à Léogane. Après la capture et l’expulsion de Toussaint en France par Leclerc, Dessalines commande en chef ses troupes et prend le leadership et la coordination des batailles en cours. Il détruit la résistance des mulâtres libres liés à Rigaud dans le Sud et s’attire alors des ennemis éternels vu les cruautés imposées aux compatriotes de cette région pour les vaincre et rallier cette zone sous son commandement. Dessalines participe, par la suite, au congrès de l’Arcahaie, le 18 mai 1803, fait l’unité avec tous les secteurs et est présent lors de la création du drapeau en cette ville. Il est, de plus, à la tête de toutes les grandes batailles contre l’Armée de Leclerc et Rochambeau. Il est présent à la Crête-à-Pierrot et à Vertières et y commande brillamment les opérations. Au départ de Leclerc et Rochambeau, il est fait gouverneur général de la partie occidentale de l’île. Il est proclamé général de l’Armée des Indigènes le 19 janvier 1803 et il nomme ses bataillons l’ Armée des Incas. Le premier janvier 1804, il proclame l’indépendance du pays au Gonaïves et prononce un discours préparé pour lui par le mulâtre, Boisrond Tonnerre. Lié d’une manière ou d‘autre aux premiers hommes qui ont peuplé cette terre, il redonne au territoire son nom taino d’Haïti.
Durant son mandat de chef d’Etat, Dessalines met l’accent sur la reconnaissance du pays à l’extérieur. Il multiplie ses demandes et lettres en ce sens. Il obtient un peu l’appui de l’Angleterre tandis que d’autres pays dont les Etats-Unis et son Président Jefferson s’y opposent. Il ouvre les portes de la République à tous les descendants africains opprimés sur le continent américain et les invite à s’établir en Haïti si ils fuient l’esclavage. Ils chassent cependant tout les cruels Français mais gardent sur le sol haïtien les Polonais et Allemands ainsi que les Français qui peuvent lui être utiles en éducation, médecine et autres. Il multiplie les efforts pour maintenir le commerce haïtien vivant avec l’extérieur et travaille à renforcer l’agriculture en instaurant des règlements très stricts malheureusement mal vus par les anciens libres et grands officiers d’alors. Il insiste sur la préparation militaire et l’importance de la défense du territoire et installe sa capitale à l’intérieur et non sur la côte, puis fait construire de nombreux forts devant repousser l’envahisseur éventuel à la moindre tentative de recolonisation. Il maintient haut le sens du patriotisme.
L’autorité de Dessalines est reconnue et acceptée par tous, au début. Il devient le premier président de la nation. En 1805, il tente de conquérir l’île dans un effort de libération des frères voisins de l’esclavage. Il marche alors sur Santo Domingo pour réparer l’outrage des paroles et les intentions du General Français Ferrand contre les Haïtiens. Le 20 mai 1805, il publie une nouvelle constitution protégeant tous les enfants et individus nés sur le sol national. Se sentant menacé et affirmant son autorité, il se fait proclamé empereur. Au fur et à mesure qu’il se sent trahi, Il fait aussi mener des actions répressives contre ses ennemis. Ses idées libérales sur certaines questions et sa sévérité sur d’autres points ne plaisent guère et rendent mécontents plus d’uns qui sentent certains de leurs avantages d’autrefois lésés. Il est prévenu et averti des actions prévues par l’opposition mais, brave et entêté, il va au-delà du danger. Les opposants s’organisent, se révoltent et complotent contre Dessalines et le font, par conséquent, assassiner au Pont Rouge, à Port-au-Prince, le 17 octobre 1806.
Dessalines demeure sans cesse un intrépide, un infatigable, un fougueux, un passionné de la liberté et de l’égalité des hommes et des haïtiens en particulier. Il est le fondateur de la nation et l’un de ceux qui ont gardé vive la flamme du patriotisme et de la souveraineté nationale vivante à tout moment.
En quoi Dessalines diffère-t-il de certains autres chefs indigènes connus ?
Quelles sont les grandes idées que prônent Dessalines d’après ce texte ?
Quels sont les traits de caractère de Dessalines et quelles sont ses grandes contributions à la nation haïtienne. Quelles sont ses qualités ? Quels sont ses défauts ?
Quel aspect du tempérament de Dessalines est souvent critiqué ? Quels actions lui valent une réputation négative sur certaines questions ?
Y a-t-il des hommes parfaits ? Pensez-vous que Dessalines est quand même un grand homme ? Pourquoi ?
et les massacres des francais (hommes,femmes,enfants)au printemps ?