D’abord contre les Français, ces combattants bien connus firent ensuite fausse route et se mirent au service de puissances étrangères afin de gagner des titres et se faire une bonne situation financière. Leur ambition les perdit. Ils trahirent, par conséquent, l’esprit de leurs luttes initiales et la mission qu’ils s’étaient originellement donnée. Leur histoire le montre bien.
Le très célèbre Georges Biassou est un ancien esclave qui dirigea les opérations pendant la cérémonie et appel à l’insurrection générale lancé au Bois Caïman, le 14 août. Il s’y trouvait aux côtés de Jean-François, Boukman et Jeannot. Impétueux et contestataire de tempérament, il initia plusieurs combats et battit les blancs, en plusieurs lieux, à plusieurs reprises. Il démontrait une cruauté extrême. Pour se procurer de l’argent et des armes, en 1793, il trahit certains de ses partisans en les livrant aux Espagnols. Ces derniers étant en guerre avec la France avait repris la partie de Saint-Domingue dans le but d’affaiblir cette puissance européenne rivale et en promettant aux esclaves la liberté générale. A la même époque, Toussaint Louverture était aux côtés de Biassou en tant qu’aide aide de camp. Jaloux de Toussaint en 1794, Biassou devint son ennemi et il essaya de l’abattre. Il fit même assassiner, son frère d’armes, Jeannot, qu’il accusait soudainement d’être trop cruel. La France regagnant ses territoires suite au traité de Bâle et ayant été vaincu par les troupes de Toussaint alors rallié à la France, Biassou resta loyal à l’Espagne qui le récompensa. Il fut alors obligé de quitter l’île. En 1795, il prit résidence dans l’actuelle maison Salcedo à la rue St Georges à Saint-Augustine aux Etats-Unis, en Floride, alors colonie espagnole. Très fortuné, il acheta une plantation et la fait cultiver par des esclaves. Il se fit alors nommé Jorge Biassou et dirigea des milices noires de la région qui livrait des combats pour l’Espagne contre les indigènes seminoles de la région. Biassou mourut à Saint-Augustine le 14 juillet 1801 et fut enterré au Cimetière Tolomato à la Rue Cordova de cette ville.
Aux côtés de Biassou, on trouve Jean-François qui fut, lui aussi, l’un des principaux chefs du soulèvement des esclaves contre les Français, dans le Nord de Saint-Domingue, lors de la réunion du Bois Caïman, le 14 août 1791.Par la suite, pour échapper a la répression des Français, Jean-François gagna la partie orientale de l’île alors occupée par l’Espagne. Il entra alors dans la milice espagnole qui s’y trouvait et qui combattait la France. Il devint un officier important de l’armée coloniale espagnole.
Jouant un double jeu et ne croyant pas qu’Espagnols ou Français aboliraient l’esclavage, Jean-François se proclama Chef de l’armée indigène afin de se rallier des esclaves et affranchis. Pour amadouer les colons, à d’autres moments, il se donna aussi le titre de Grand Amiral de France. Dans le cadre de ses relations avec l’Espagne, il permit cependant l’occupation d’une grande partie de Saint-Domingue par la puissance européenne espagnole. Les espagnols lui donnèrent alors le titre de Général dans leurs troupes coloniales. Gêné par la réputation grandissante du combattant et officier Toussaint Louverture qui les avait rejoint momentanément, Jean-François décida, avec son second Georges Biassou, de fomenter un attentat contre Toussaint en 1794. Toussaint y réchappa mais son jeune frère fut tué. Jean-François et ses troupes battues durent par la suite se cantonner uniquement dans la partie de l’Est de Saint-Domingue. Par le traité de Bâle de 1795, la France reprit tout le territoire oriental de l’île. Ceci mit fin à la carrière de Jean-François, parfois nommé Jean-François Orozco. Il dut alors se réfugier en Espagne et y mourut à Cadiz, en 1822.
En quoi Jean-François et Biassou se ressemblent-ils ? Quelles actions les rapprochent ?
Peut-on considérer et dire que ces deux insurgés originellement aux côtés de la lutte pour la liberté ont ensuite trahi cette cause ? Citez quelques actes qui le prouvent.
Leur choix et compréhension des forces en présence à l’époque étaient-ils corrects et leur ont-ils été utiles et salutaires ? Justifiez votre réponse.
Ces deux combattants des premiers moments ont-ils participé à toutes les batailles et voir la fin de la révolution ? Qu’est qui leur fit perdre de vue la défense de leurs frères ? Quels actes le montrent ?
Où moururent ces deux pionniers malheureux? Peuvent-ils être considérés comme des héros haïtiens même si ils furent des combattants du début ? Expliquez votre réponse.