Makandal était un nègre de Guinée, qui fut longtemps esclave de l’habitation le Normand, au Limbé, Ayant eu la main prise au Moulin à cannes et devenu manchot, il avait été fait gardien d’animaux. Il partit marron et se réfugia dans les montagnes, ou bientôt il prit le plus extraordinaire ascendant sur ses compagnons. En dehors de très réelles qualités de commandement, il possédait tout ce qu’il fallait pour séduire et fanatiser les êtres crédules et primitifs qui l’entouraient. Il prédisait l’avenir, écrit un contemporain. Il avait des révélations et une éloquence qui ne tenait en rien à cette éloquence d’imitation de nos orateurs. Il y joignait le plus grand courage et la plus grande fermeté d’âme, qu’il a su conserver au milieu des plus cruels tourments et supplices. Il avait persuadé les nègres qu’il était immortel, et leur avait imprimé une telle terreur et un tel respect qu’ils se faisaient un honneur de le servir à genoux et de lui rendre un culte qu’on ne doit qu’à la Divinité, dont il se disait l’envoyé.
Makandal fut plus et mieux qu’un simple chef de bandes marronne. Non pas qu’il dédaigna le pillage des plantations, le sac des habitations, le vol des troupeaux et autres exploits ordinaires des esclaves fugitifs, mais il avait entrevu la possibilité de faire du marronnage le centre d’une résistance organisée contre les blancs. Il avait une notion des races qui s’étaient superposées à Saint-Domingue. “Un jour, dans une nombreuses assemblée, il se fit apporter un vase plein d’eau, ou il mit trois mouchoirs, un jaune, un blanc, un noir. Il tira d’abord le jaune et dit: “Voila les premiers habitants de Saint-Domingue, ils étaient jaunes. Voilà les “habitants actuels, il montrait le mouchoir blanc. Voici, enfin, ceux qui resteront les maîtres de l’île, ceux-là c’est le mouchoir noir”. “Il sut persuader beaucoup de nègres que c’était lui que le Créateur avait envoyé à Saint-Domingue pour opérer la destruction des blancs et donner la liberté aux nègres. Il n’exerçait pas seulement son empire sur les fugitifs qui l’entouraient, mais sur presque tous les esclaves du quartier du Cap. D’une audace extraordinaire, il ne craignait pas de parcourir les plantations pour y réveiller le zèle de ses partisans, restant toujours insaisissable, inconnu même des blancs pendant près de six ans, et profitant de cette obscurité pour poursuivre lentement le plan qui devait, croyait-il assurer son triomphe.
François Makandal est le premier chef d’esclaves à avoir vraiment fait très peur aux colons français. Aussi, il fut rapidement tué afin que d’autres ne suivent pas son exemple. Mais vu les souffrances que subissaient les esclaves, ceci n’empêcha pas d’autres révoltes et luttes jusqu’à se défaire entièrement de l’esclavage et des colons.
QUESTIONS
La souffrance peut-elle amener des gens à braver le danger ? Expliquez.
Les abus provoquent-ils la révolte de ceux qui les subissent ? Expliquez.
Parlez de formes d’abus commis contre certaines personnes jusqu’à présent ?
Quelles formes prennent les protestations contre les abus de nos jours ?
Citez des institutions qui protègent les droits humains.