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Essais de colonisation Anglaise à Saint-Domingue

La partie occidentale de l’île d’Hispaniola a été l’objet de nombreuses convoitises. Son territoire était très riche et chaque puissance coloniale souhaitait la posséder. A d’autres moments, les colonies sont la proie de rivalités et guerres entre grandes puissances en Europe. Les tentatives anglaises pour annexer et s’emparer de Saint-Domingue se résument ainsi:

De 1630 à 1697

A partir de 1630, Anglais et Français se partagent le territoire septentrional de la partie occidentale de Hispaniola, non développée par les Espagnols. En 1640, à l’arrivée du gouverneur Levasseur, les Français chassent les Anglais vers la Jamaïque. Ils y restent calmement pour un temps jusqu’au moment de la guerre entre les puissances de l’Europe, à la fin du siècle. En 1694, le gouverneur Ducasse attaque la Jamaïque, pille les Anglais et enlève 3.000 esclaves noirs nécessaires au développement de la partie occidentale d’Hispaniola. Le 30 mai 1695, les Anglais pillent le Cap-Français après s’être alliés à des bateaux espagnols, insatisfaits de la présence des Français dans cette partie de l’île. Le 13 juillet, ils débarquent aussi à Port-de-Paix et pillent cette ville. En 1697, les attaques s’arrêtent car le traité de Ryswick cède le territoire occidental d’Hispaniola au Français.

De 1776 à 1791

En 1776, en vue d’affaiblir l’Angleterre et aussi gagner des territoires, les Français supportent la guerre des Etats-Unis. Ils arment des combattants et envoient même des volontaires saint-domingois aider les insurgés.

Vincent Ogé qui milite en France pour l’égalité des mulâtres décide, en 1790, de retourner clandestinement à Saint-Domingue. Il passe par l’Angleterre et les Etats-Unis. Les Français sont avertis de son voyage par les autorités anglaises. Les chefs français fouillent tout bateau allant à St-Domingue.

Un décret du 15 mai 1791 provoqua des contestations en France où l’on accusait la Majorité de l’Assemblée Constituante de s’être vendue à l’Angleterre, alors sur le point de déclarer la guerre à la France. Les colons opposés à l’égalité des affranchis à St-Domingue parlèrent alors de se livrer à l’Angleterre en espérant qu’elle maintiendrait le système colonial sans pour autant proclamer l’indépendance de St-Domingue ni rendre la colonie possession anglaise. Des luttes ayant eu lieu entre colons de tendance royaliste et républicaine à St-Domingue, les “pompons rouges” royalistes demandèrent du secours aux Anglais.

Le 21 août 1791, les affranchis se rebellèrent à Port-au-Prince. Ils libérèrent 300 esclaves et les organisèrent en troupes. Le 7 septembre, ils signèrent un concordat avec les Pompons Blancs, républicains et indépendantistes qui, indignés, dénoncèrent des attaques effectuées contre l’affranchi Desmarres. Les Pompons Rouges, royalistes, demandèrent alors l’aide de la Jamaïque et on vit arriver un brick anglais. Ils proposèrent alors aux affranchis de signer un traité d’indépendance avec soumission à l’Angleterre. Les affranchis refusèrent. Alors, le 11 septembre, les blancs cassèrent la trêve préalablement signée. Le bâtiment anglais repartit. Le concordat fut enfin signé par toutes les factions, le 24 octobre, les pompons rouges inclus, après que les affranchis aient fait annuler tous les jugements préalablement passés contre eux.

Des noirs appelés “les Suisses” se révoltèrent contre certains colons. Suite à la tenue d’une réunion, certains affranchis décidèrent d’expédier certains des esclaves qui s’étaient battus chez les mesquitos du Guatemala. Ces esclaves furent jetés sur les côtes de la Jamaïque par un amiral après avoir tenté vainement de les vendre. L’assemblée coloniale de St-Domingue apprenant qu’un concordat existait entre blancs et affranchis envoya des émissaires à la Jamaïque pour demander à l’Angleterre de prendre possession de la colonie. L’Angleterre répliqua que ses relations avec la France étaient trop bonnes pour mettre en œuvre une telle demande. Opposés à l’égalité raciale, les colons anglais ramenèrent alors les “Suisses” au Môle Saint-Nicolas et les livrèrent aux colons qui les maltraitèrent.

En 1792

Vers cette époque, l’Assemblée coloniale de Saint-Domingue décida à nouveau de demander secours a l’Angleterre, a l’Espagne et aux Etats-Unis. M. Beugnet fut envoyé a la Jamaïque pour voir Lord Effingham, gouverneur en ce lieu. Il ne put obtenir que 500 fusils, 150 livres de balles et un navire anglais mis à la disposition de l’assemblée coloniale. Mr Bryan Edward, présent et membre de l’Assemblée générale de la Jamaïque, vint au Cap avec l’Amiran Affeck. L’assemblée coloniale émit ses remerciements empressés car elle ignorait jusqu’ici les paroles d’un ministre anglais d’alors qui disait: je veux que les Français prennent leur café au caramel. .

Toujours en 1792, Les affranchis réclamant leur droits dans la Grand‘Anse prirent les armes sous les ordres de Bernard à Corail. Ils furent vaincus. Ces affranchis se replièrent aux Cayes où ils furent égorgés ou entassés dans des cales. Vers les mêmes dates, aux Cayemittes et à Corail, les frères Lafond avaient vaincu les blancs. Dans les montagnes des Platons, des esclaves révoltés s’étaient soulevés sous les ordres d’Armand, entre les 6 et 10 aout 1792. Ce dernier aidé de Gilles Bénèch lutta aussi contre les affranchis dans le Sud et la Grand’ Anse. A ce moment dépassé par les événements et l’indifférence de la Métropole, les commissaires civils Mirbeck et Saint-Léger ainsi que Duboug, Viart et Chanlatte jeune firent connaître à la Métropole le projet qu’avait l’Assemblée coloniale de rendre indépendante la colonie sous protectorat anglais et d’envoyer au gouvernement britannique des agents venant de la Grand Anse, chargés de négocier et livrer St Domingue à l’étranger.

Cette même année, l’anarchiste Borel se livra à toutes sortes de crimes au Môle St Nicolas et fut fait prisonnier à la tête d’une flottille. Le 12 avril 1792, Borel attaquait Port-au-Prince avec des insurgés Africains et les saliniers. Il rançonnait les citoyens puis partit, bien chargé, pour la Jamaïque en passant par Jacmel. Après le rançonnage de cette ville, s’en suivit sur un bateau américain le départ de bien des résidents, colons anti-esclavagistes, munis de passeports de ce pays.

En 1793

Le 3 septembre 1793, des colons de la partie espagnole opposée aux idées d’égalité et de liberté promues en France et dans la colonie de Saint-Domingue, signèrent un traité avec l’Angleterre à Santiago de la Vega. Ce traité stipulait qu’une occupation anglaise serait provisoire, que la question de souveraineté serait réglée après la victoire, que les lieux occupés par l’Angleterre seraient administrés par un anglais et six colons, que les lois anglaises seraient appliquées et que l’esclavage serait rétabli dans la partie orientale.

Après la proclamation de la liberté générale par Sonthonax et Polvérel, les blancs royalistes et la plupart des anciens libres du Môle, de St-Marc étaient déterminés à se jeter dans les bras des Anglais. Ainsi, selon la coalition européenne dirigée par l’Angleterre qui combattait en Europe les principes révolutionnaires, le gouvernement britannique devait rétablir l’ancien régime à St Domingue.

En effet, à partir de Jérémie, Desrivaux s’embarqua pour la Jamaïque sur le bateau Poisson Volant pour rencontrer Cadush et d’autres colons du Môle en vue de conclure un traité avec le gouverneur Williamson. Ce traité fut signé à St Yague par Charmilly le 3 septembre 1793. Ce même mois, Williamson arma légèrement la Grand’ Anse sous les ordres du lieutenant colonel Withloke. Ils prirent possession du Môle du 21 au 28 septembre 1793 sous le commandement du colonel Dansey. Ils tentèrent de prendre Tiburon le 4 octobre mais Duval, et Jean Kina puis Rigaud résistèrent. Les Anglais tout comme les Espagnols, rétablissaient l’esclavage partout. Pour gagner du terrain, l’Angleterre accorda un sursis pour poursuites de dettes et la suspension des intérêts dus sur 12 années à partir du 1er aout 1791. Le Gouverneur espagnol promit aussi de grandes faveurs aux colons pour leur soumission à l’Espagne et menaça de raser les maisons et de confisquer les biens de ceux lui résistant. En novembre 1793, la ville de St- Marc sollicita le protectorat Espagnol. Plusieurs bateaux anglais vinrent alors mouiller dans la rade avec le support de Brisbane. Lapointe se mit au service des anglais et fut gratifié de 100.000 piastres. Les militaires indigènes, Pinchinat, Chanlatte et Monpoint étant pro-français. Sonthonax se reposa sur eux ainsi que sur Guiambois, et que sur Dieudonné (qui rallia les Anglais plus tard) et Pompée, puis Rigaud, Martial Besse, Monbrun et Bauvais. La ville de l’Arcahaie était pro- anglaise mais par crainte de bombardements, ses résidents hésitèrent à se rallier.

En 1794

Le 2 février 1794, les Anglais bloquèrent les mers menant vers les ports saint-domingois, attaquèrent le fort Tiburon défendu par Dartiguenave et l’occupèrent. Jean Kina fut forcé de se retrancher aux Irois. Le18 février 1794, les Anglais occupèrent l’Acul de Léogane. Le 4 juin, ils conquirent Port-au-Prince. La dissidence de certains français en faveur des Anglais augmenta quand, en France, la Convention décida le 9 mars 1794 que tous les colons qui avaient été membres de l’Assemblée de St Marc et de l’Assemblée coloniale, que tous les agents des assemblées actuellement en France, ainsi que tous les membres du club Massiac devaient être mis en état d’arrestation et que les scellés seraient apposés sur les papiers de tous les colons résidents alors à Paris”

Le 9 février 1794, Withloke offrit au gouverneur Laveaux 5.000 livres pour trahir La France. Il refusa et fit pareil à la proposition de James Grant, commandant du Môle. Le 19 février, les anglais furent vaincus à l’Acul. Un jeune noir républicain se distingua et les lieutenants anglais Caulfieds et Kerras furent tués. Spencer et Markam marchèrent contre Bombarde avec Deneux et Charmilly. Ils furent repoussés par des allemands venus en 1789. Plus tard en 1794, Desfournaux fut fait prisonnier par les anglais. Sonthonax tenta de diviser les soldats mulâtres et noirs indigènes en utilisant les bandes d’insurgés contre eux et notamment contre Bauvais. Le découvrant, ces soldats le forcèrent à expulser des Français. En retour, les commissaires tentèrent d’expulser des prisonniers noirs et mulâtres. Leur navire fut saisi par les britanniques qui les conduisirent à la Jamaïque et ils y furent emprisonnés ou d’anciens colons les visitaient et leur prédisaient le retour aux mines. On en vendait parfois aussi aux espagnols pour la Nouvelle Grenade. Certains de ces prisonniers purent être échangés contre des prisonniers anglais à bord du Swichoold par Bonnet et Rigaud. Les ventes d’esclaves par le gouverneur jamaïcain nuit aux relations avec St-Domingue et leur limita des appuis. Le 19 mai 1794, les anglais faisaient débarquer au Môle 1.600 hommes sous les ordres du brigadier général Whyte qui se rendit ensuite à l’Arcahaie. Le 30 mai, ils arrivaient à Port-au-Prince avec 1.465 hommes aidés par Jumécourt et Lapointe. Le 2 juin, ils prenaient la ville après attaque du fort Touron. Monbrun fut tué. Le 5 juin, Blaise livrait le fort St Joseph aux Anglais et il n’y avait presque plus personne en ville. Sonthonax et Polvérel capitulèrent et durent partir en laissant Chambon en charge avec Martial Besse. Plusieurs généraux indigènes restèrent alors en charge. Les Anglais tentèrent alors de ménager les hommes de couleur vu qu’une fièvre jaune décimait leurs propres troupes.

Toujours en 1794, l’Ouest et le Sud étaient surtout aux mains des Anglais et il fallait les reprendre. Bauvais et Rigaud s’en chargèrent en reprenant Sale-Trou, protégeant Jacmel. Ils allaient de succès en succès. Les anglais construisirent un fort à Bizoton et au Morne à Tuffe (fort national) pour protéger le Port Républicain. Mais bientôt les soldats anglais furent décimés par les maladies et chaleur. Leurs généraux démissionnèrent. Dans l’Artibonite, les Anglais perdirent Marchand. Lors d’entrevues avec les Anglais, Toussaint feint de se joindre à eux, mais c’était pour contrôler les troupes indigènes et regagner aussi des français à la république française. Bientôt Toussaint fit arrêter des généraux, tel Gautier, toujours liés aux Anglais. Tous les mulâtres de Montrouis et St Marc délaissèrent les Anglais après l’entrée de Toussaint en cette ville, le 6 septembre 1794. Les Anglais reprirent la ville et fusillèrent nombre de blancs et mulâtres. Lapointe se désolidarisa alors des Anglais et alla les trahir à l’Arcahaie ou ils préparaient un coup contre les mulâtres et colons républicains. Les Anglais à St Marc et les Espagnols à Mirebalais tentèrent de reprendre en vain des positions. Le 4 novembre, Laveaux allait féliciter Moyse, Dessalines, Christophe, Desrouleaux, Dumenil, Clerveaux, Maurepas, Bonaventure élevés a des grades supérieurs par Toussaint. Il nomma le Français Pageot commandant général. Le 12 novembre, les noirs et libres n’en furent pas contents pensant que les chefs indigènes méritaient le commandement. Des batailles furent encore livrées contre anglais et espagnols à Labadie et aux Gonaïves. En décembre, les chefs indigènes regagnèrent Limonade et la zone dénommée Grac Moyse, Grande Rivière du Nord où ils chassèrent anglais et espagnols. Toussaint jalousa Blanc Casenave et fut seul maitre des troupes après la mort de ce dernier emprisonné et mort subitement de colère. Toussaint devint alors le maitre suprême des troupes indigènes coloniales.

De 1795 à 1799

Le premier janvier 1795, les indigènes gagnèrent encore des batailles. Toussaint culbuta les Anglais. En 1796, Rigaud et Doyon combattent encore les anglais. Pinchinat, Bonnet et bien d’autres officiers indigènes sont faits prisonniers par les Anglais.

Le 8 mai 1796, les Anglais laissent l’Ouest pacifiquement après que Toussaint ait accepté de suspendre ses opérations contre le Môle et la Grand Anse où il les écrasait.

Toutefois, en 1798, Toussaint envoie deux émissaires, Sasportas et Dubuisson, en 1798, à la Jamaïque, pour soulever les ateliers de cette colonie. Peu de jours après leur arrivée à Kingston, Dubuisson est dénoncé à l’autorité par quelques esclaves… Il est arrêté et condamné à la peine capitale. Le gouverneur anglais lui rend sa liberté s’il dénonce ses complices. Arrêté et jugé, Sasportas est condamné à être pendu. … Dubuisson reçoit 800 piastres promises et est embarqué vers St Thomas. Après l’exécution de Sasportas, le gouvernement colonial anglais déporte à Saint-Domingue mille esclaves accusés d’être entrés dans la conjuration. (Thomas Madiou, Histoire d’Haïti, Tome II, p 159)

En septembre 1799, il y a lutte entre les chefs indigènes de Saint-Domingue. Les uns sont pro-français et d’autres pour l’indépendance. Beauvais s’enfuit de Jacmel que Dessalines va bientôt assiéger dans le cadre de la guerre du Sud contre Rigaud. Beauvais est alors capturé par un navire anglais, est entièrement dépouillé de ses effets et conduit à la Jamaïque. Peu de temps après, il passe à Curaçao ou sa femme et deux de ses enfants le rejoignent. Quelques mois après, il s’embarque pour la France muni d’un passeport de l’agent Roume (lui même, expulsé de Saint-Domingue par Toussaint.

De 1801 à 1804

1801. Toussaint apprend l’exécution de son neveu Moyse qu’il avait personnellement ordonné. Il abandonne le Nord, traverse les villes et bourgs sans s’arrêter,… et apprend qu’un prochain traité de paix va être conclu entre la France et l’Angleterre. Il remarque que, malgré sa loyauté à la France, les colons qu’il avait comblés de bienfaits se montrent joyeux de la liberté des mers que le gouvernement britannique va bientôt accorder à la République. Il entend dire qu’une expédition sera dirigée contre St Domingue. … Il sent qu’il ne jouira plus de la confiance du gouvernement métropolitain. …Il essaie aussi de faire oublier aux hommes de couleur les vengeances cruelles et inutiles qu’il avait exercées après la chute de Rigaud. .. Il réunit au palais du gouvernement les hommes de couleur les plus marquants et les informe… Il leur demande d’user de discrétion envers les Européens et de se montrer à leur égard, comme par le passé, en attendant ses instructions. Il fait partir des émissaires pour la Jamaïque avec mission d’entrer en négociations avec le Général Nugent, relativement à des avantages commerciaux considérables qui pourraient être accordés au gouvernement britannique en compensation des secours qu’il lui fournirait contre la France. Il se hâte d’envisager l’exécution de son projet d’indépendance… Se trouvant en présence d’un danger éminent, il se montre disposé à faire les plus grands sacrifices en faveur de l’Angleterre. ( Madiou, Tome II, p 154-155)

A la même époque, la plupart des officiers supérieurs de l’armée du Sud dont l’existence est menacée, les Faubert, les Geffrard, les Bonnet, les Birot, etc, etc s’embarquèrent aux Cayes sur des vaisseaux anglais avant l’arrivée de Dessalines.. . Rigaud en partant des Cayes refuse de partager une somme assez importante qu’il avait en sa possession. Pétion fut plus heureux que ses compagnons d’infortune: il fut reçu à Paris un traitement honorable du gouvernement consulaire. (Madiou T II, p 75)

Alors arriva officiellement à St Domingue la nouvelle de la signature à Londres des articles préliminaires de la paix européenne (1er aout 1801) par Lord Kawskesbury et le citoyen Otto, chargé d’affaires de France. Toussaint apprit que la ville d’Amiens avait été désignée pour les négociations d’un traité, qu’un rapport du conseiller Thibeaudeau annonçait le rétablissement de l’esclavage à la Martinique, à Cayenne et l’installation d’une administration forte soumettrait la Guadeloupe et St Domingue, selon les volontés de la France. Ces nouvelles agitèrent le gouverneur qui redoutait la restauration de l’ancien régime. Il s’aperçut que les terreurs des blancs augmentaient chaque jour. Pendant cet intervalle, le général Nugent, gouverneur de la Jamaïque, ayant reçu à Kingston la nouvelle de la signature des préliminaires de paix entre la France et l’Angleterre, renvoya à St-Domingue les agents que Toussaint avait auprès de lui et fit savoir à celui-ci que toutes les conventions avec le gouvernement britannique devenaient nulles. Le gouverneur accusa les Anglais de perfidie, dit qu’il se vengerait de leur mauvaise foi,… (Madiou, T II, p 159)

Le 12 mai 1803, la trêve d’Amiens prend fin. La guerre entre l’Angleterre et la France reprend. UnePartie de la flotte navale britannique se stationne alors au large du Cap pendant qu’une autre se met dans le Canal du Vent, entre la presqu’île du Nord-Ouest et Cuba, isolant le gouverneur Rochambeau dela France. Le 17 octobre 1803, suite au siège de Jacmel par Magloire Ambroise, les forces françaises assiégées sont forcées de se rendre à la flotte anglaise, stationnée au large de la ville.

Les rivalités entre la France et l’Angleterre ne sont pas tout à fait éteintes et certains dirigeants haïtiens maintiendront des relations avec l’Angleterre pour intimider ou vaincre leurs ennemis intérieurs. Le 2 juin 1811, Henri Christophe est couronné au Cap. Le Roi d’Angleterre, George III, qui vend des armes à la jeune nation haïtienne envoie un représentant à cette cérémonie.

Où se tenait le gouverneur anglais en rapport avec Saint-Domingue? Quels chefs saint-domingois eurent des contacts avec ces chefs anglais? Pourquoi? Quels officiers indigènes se rangèrent du côté des Anglais de façon permanente ? Et de façon temporaire?

Quels officiers indigènes combattirent les Anglais? Pourquoi certains d’entre eux changèrent de camp à certains moments?

Dans quelles parties de Saint-Domingue les Anglais étaient-ils davantage présents? Facilitèrent-ils parfois la retraite de certains officiers, européens ou indigènes saint-domingois, vaincus et poursuivis?

Combien de batailles livrèrent les Anglais contre Saint-Domingue ? Combien de ripostes durent avoir lieu contre eux ?

Certains Anglais et Français sont, à un moment en 1803 et parfois même avant, obligés de quitter et fuir Saint-Domingue? Quelle en fut la cause?

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